Naissance d'un pottok
La Rhune

Cela fait deux heures que j'ai intégré un troupeau quand la venue d'un vent frais me convainc qu'il est temps de rentrer. La fraîcheur annonce la nuit et donc l'arrêt des photos. J'aperçois alors une jument allongée à l'écart mais avec sa tête aux aguets ; je comprends qu'elle ne se repose pas. Je devine alors une tête de poulain coincé. Ça y est, ce moment tant attendu se produit : j'assiste à une mise bas en pleine montagne.

Je suis équipé d'un objectif 70-200 alors je me tiens à une distance raisonnable pour ne pas stresser la jument et j'espère que la nuit tardera pour me garantir un minimum de lumière. Il est 20h25. Le poulain fait un effort continu pour s'extirper de sa mère. Il rampe comme un militaire en s'appuyant sur ses genoux avant. C'est quand il réussit à déplier ses pattes que son extraction devient plus facile. Dans un second temps, il repousse le placenta pour dégager ses pattes arrière. Je perçois son urgence et lui accorde toute mon admiration. À 20h36, il est libéré. Il tente sans attendre de se mettre debout. Il pousse sur ses pattes avant, puis utilise les pattes arrière sans succès. Il se fatigue visiblement et à 20h40, il fait une pause de deux minutes. Quand il recommence, il tire aussi sa tête vers le ciel et réussit pour la première fois à déplier ses quatre pattes. Mais l'instant est très court et il s'écroule sur le côté. Une seconde pause est nécessaire. C'est à 20h53 qu'il atteint son but et gagne une position stable, sans bouger. L'étalon et une autre jument nous ont rejoints. Ils sont spectateurs tout comme moi. Le poulain se tient bien debout et ne se couchera plus. Dans un léger tremblement, il fait quelques pas. Moi aussi je frissonne autant d'émotion qu'à cause du vent froid qui souhaite la bienvenue au poulain. À 21h11 je ne vois plus grand-chose mais tout est inscrit dans la carte mémoire de mon appareil photo. Je savoure ma chance.

Deux jours plus tard, je retrouve la jument et son poulain. Je vois alors que c'est un garçon ! La brume nous enveloppe et c'est un moindre mal parce que la veille, il a plu toute la journée. Le poulain est sec et surtout il marche et court avec assurance. Cinq jours après sa naissance, j'effectue une nouvelle visite et les trouve avec une autre jument et son petit, tous les quatre se tenant à distance du troupeau. La lumière de cette fin d'après-midi habille mes photos d'une nouvelle couleur.

Plateau d'Ihizelaia, le 19 avril puis les 21 et 25 avril.

pottok poney
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